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original n° 1
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original n° 2
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Le Bras
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Le 28 Juin 1853, j'ai écrit la lettre suivante à M. Rabotin, chanoine , secrétaire de Monseigneur l'Evêque d'Orléans Monsieur l'abbé, Monseigneur l'évêque de Nantes faisant dernièrement sa visite des paroisses de son diocèse, a trouvé dans celle de St Lyphard une relique qui de temps immémorial est regardée comme provenant du bras droit de St Lyphard. Comme on a été obligé pour la conserver pendant la révolution de 93, de cacher cette relique dans la terre, elle se trouve présentement dépourvue de tous les caractères d'authenticité dont elle était revêtue autrefois. Monseigneur, vu l'inspection du reliquaire qui présente un bras et une main d'argent, penche néanmoins beaucoup à reconnaître cette relique, mais avant de l'approuver, il m'a chargé de lui faire un rapport à son sujet. St Lyphard étant originaire de votre diocèse, j'ai pensé Monsieur, qu'en vous écrivant, j'aurais peut-être l'avantage de recueillir quelques renseignements qui pourraient beaucoup m'aider dans cette affaire, car je ne doute nullement de votre bienveillance à me les transmettre. je désirerais donc savoir: 1° - Si vous avez dans votre diocèse quelques églises sous le patronage de St Lyphard, abbé, qui est mort sur le territoire d'Orléans, vers le milieu du 6ème siècle. 2° - S'il est invoqué quelque part comme Patron Secondaire et quelles sont ces paroisses. 3° - Si vous avez l'avantage de posséder quelque relique du Saint, vous aurez donc Monsieur l'abbé, la bonté de me répondre dans toutes ces questions et je vous prie d'agréer par avance mes très humbles remerciements en attendant que je puisse avoir moi-même l'occasion de vous être utile. Monsieur l'abbé Rabotin m'a d'abord répondu que St Lyphard est le Patron principal de la paroisse de Meung, qu'avant la Révolution il y avait à Orléans une église portant le nom de St Lyphard, qu'elle a été détruite. Il y a encore à Orléans une rue de ce nom, elle est située près de la Préfecture. Il n'y a pas de relique insigne de St Lyphard à Orléans mais seulement quelques fragments d'ossements à l'Evêché, que les vraies reliques sont à Meung, puis il ajouta: Je pense qu'il vous importerait d'avoir une copie du procès verbal des reliques de St Lyphard renfermées dans la châsse de Meung, lieu où vécu et où est mort St Lyphard. Vous pourriez écrire à M. Valgalier, vicaire général, il doit aller prochainement à Meung faire sa visite d'archidiacre. Si vous le lui demandiez, il ferait l'ouverture de la châsse et vous transmettrait une note précise et détaillée sur les relique qui y sont renfermées. Signé: Rabotin, chanoine, secrétaire Je me suis donc de suite empressé d'écrire à M. Valgalier et le priai d'avoir la bonté, s'il venait à ouvrir la châsse de St Lyphard de prendre une relique de notre saint Patron. Voici ce qu'il me répondit quelques jours après: Dans ma visite de l'église de Meung, j'ai ouvert la châsse de St Lyphard et selon vos pieux désirs j'en ai retiré un fragment des reliques du Saint que Monsieur le Secrétaire tient à votre disposition ainsi que l'authentique. A l'aide des procès verbaux enfermés dans la châsse et des inscriptions apposées sur chaque relique, j'ai constaté l'absence des deux bras. Abbé Valgalier, vicaire général Tels sont les renseignement que j'ai reçu d'Orléans. Maintenant je trouve dans le registre de paroisse qu'une tradition apprend qu'une communauté d'hommes aurait existé autrefois dans les environs du bourg du côté des marais tourbeux où l'on voit encore aujourd'hui une pierre connue depuis un temps immémorial sous le nom de La Roche aux Moines et la relique de St Lyphard serait venue de cette communauté. M. Geoffrois, vicaire de Saillé m'a dit qu'étant curé à St Lyphard il avait toujours exposé cette relique à la vénération des fidèles et qu'il n'avait cessé de le faire il y a douze à quinze ans parce qu'alors parut une ordonnance épiscopale qui défendait d'exposer les reliques qui n'avaient pas d'authentique, que d'après le témoignage des anciens de la paroisse cette relique avait été de tout temps exposée jusqu'à cette époque. Pour copie conforme. Sauzeau, desservant.