Julien Landeau II

ARCHIVES SAINT-LYPHARD

Julien Landeau - Recteur et Maire de Saint-Lyphard
Démission de Julien Landeau

C'est dans ces termes que le 5 décembre 1790, Julien Landeau et Jean Gougeon, ont démissionnés de leurs fonctions à la mairie de St Lyphard.

La Constitution Civile du Clergé établit la supériorité du pouvoir civil, sur le spirituel, affaiblit l'autorité du pape et celle des évêques, et rend le serment obligatoire en janvier 1791.

Les Recteurs réfractaires sont déchus de leur qualité de citoyens actifs et remplacés. Mais souvent les nouveaux prêtres «constitutionnels» doivent être installés par la force, car la population ne les accepte pas.

Nous n'avons aucun document qui nous laisse penser que le Recteur Julien Landeau a été remplacé.

Après la démission de Julien Landeau, Claude Yviquel est élu Maire de St Lyphard le 5 décembre 1790, il terminera son mandat le 8 décembre 1792 (archives municipales) 
Un arrêté du département, daté du 9 décembre 1791, stipule que tous les prêtres non assermentés doivent être priés par les municipalités de se rendre à Nantes pour y demeurer en arrestation. (archives départementales L.I.L. 711 Guérande)
Julien Landeau poursuit malgré tout son ministère jusqu'au début du mois de juin, baptisant à St Lyphard des enfants de sa paroisse mais aussi des paroisses de St Aubin de Guérande, d'Herbignac, de St Molf et de Saillé. 
Le dernier acte signé par le recteur Landeau est l'acte de naissance de Julien Durand fils de Jean Durand et de Jacquette Denaire né à St Lyphard le 7 juin 1792. (registre paroissial de St Lyphard)
Nous supposons que ces baptêmes étaient fait clandestinement, et ce n'est après, que Julien Landeau et son vicaire Jean Gougeon décident de se cacher dans la campagne et dans les marais de St Lyphard.

C'est chez Jean Aguesse un habitant du village de Kerloumet que les gardes nationaux les découvrent. Jean Gougeon arrive à s'échapper, mais Julien Landeau est pris, conduit à Nantes et interné aux «Carmélites» le 8 février 1793, où il retrouve son frère Jacques, parmi les prêtres arrêtés.
          
Un inventaire des biens, meubles et immeubles de la paroisse de St Lyphard est effectué le 8 juillet 1792, par les membres de la municipalité. Acte signé Cadiet secrétaire:

"Ce 8 juillet mil sept cent quatre vingt douze inventaire des biens, meubles, immeubles de la paroisse de St Lyphard 
	An premier 
Deux bannières, une croix, 6 chandeliers de cuivre, deux tasse de …(pélon..?) et autres mauvaises choses, 3 croix, une d'argent, une de plomb, une autre de cuivre, 2 calices avec leurs patène, un ciboire d'argent, un autre pour servire aux malades, un soleil, 2 ampoules pour servire aux soins de suit (nuit)? 2 mauvais livres de chants et autre petit encore mauvais, deux autres à dire la messe tous mauvais, un encensoir et navette d'argent d'ornement, 8, un blanc, violet, un vert et toutes couleurs tant mauvais que bons, deux capes, une noire, l'autre de toutes couleurs, tanr mauvaise que bonne, 9 aubes tant mauvaises que bonnes, 10 nappes pour servir aux autels, bonnes et mauvaises, un mauvais fanal (lanterne) un (….ochet?) à porter les cierges aux malades, dix huit nappes plus grosses à servir les jours communs tant mauvaises que bonnes, 9 aubes tant mauvaises que bonnes, des rochets, 8 tant mauvais que bons, une écharpe blanche, environ douze purificatoires et  demi, 6 tant mauvais que bon, deux bourse à mettre les dentelles pour la messe autrefois, une pelle fort caduque, une fausse chasse, un mauvais drap mortuaire, 6 autres chandeliers en étain de cuivre et 4 devant d'autel à servir tous les jours, des (pichets?) 6 pour mettre les grands jours, il y en a 6 bons et les autres mauvais, une armoire, tous les effets de la dite église sont clavés, une autre petite asservir les nappes eu un coffre, des archives sans argent, et sont tous renfermés        les argenteries ce qui appartient à l'église 
Vrai, certifié par la municipalité enregistré sur le registre de municipalité 
Yviquel, Jan Troffigué, Pierre Bouilland, Jubé, Philippe, Cadiet secrétaire

- Rochet: surplis à manches étroites que portent les évêques et certains dignitaires ecclésiastiques 
 
- Patène: petit plat rond destiné à recevoir l'hostie consacrée "

Des centaines de prêtres avaient été arrêtés pour avoir refusé le serment. 
Certains sont déportés à Cayenne, en Espagne, à Jersey ou en Angleterre. 
D'autres comme Julien Landeau restaient détenus à Nantes.

Le 18 mars 1793 est promulgué le premier décret de condamnation à mort pour les prêtres émigrés qui reviennent en France.

Le 24 mars 1793 un nouveau décret confirme le précédent et inclut dans les déportables «tous ceux qui n'ont pas prêté ou qui ont (mais trop tard) prêté le serment dit de «Liberté-Fraternité» 
A Nantes les prisons sont pleines, les administrateurs décident de louer ou d'acheter des navires désignés sous le nom de galiotes, et de les transformer en prison. 
Pour faire de la place, la «Thérèse» qui se trouvait en rade devant la Sécherie, accueillie dans la nuit du 5 au 6 juillet 1793  les détenus de la prison des «Carmélites» 
Les conditions de détentions étaient si mauvaises sur ce bateau que le Conseil Général de la Commune décide de transférer les prêtres dans la maison des «petits Capucins» 
Le transfert c'est fait en plusieurs fois. 
Les derniers détenus de la «Thérèse» rejoignaient le 7 août 1793 leurs compagnons de captivité, aux «Petits Capucins» (les noyades de Nantes d'Alfred Lallié)  
La loi des suspects du 17 septembre 1793 laisse présager de nouvelles arrivées massives dans les prisons déjà trop pleines. 
Le Département décide alors, le 11 octobre, de transférer à nouveau, les prêtres sur un navire. 
Et le 25 octobre, l'ordre a été donné par le comité révolutionnaire, de déplacer les prêtres, de la prison des «petits capucins» pour les embarquer sur le navire «la Gloire» ancré en Loire. 
Le 18 novembre 1793, Carrier,  commissaire aux armées, donne l'ordre à des révolutionnaires, de transborder la centaine de prêtres réfractaires, attachés deux par deux, à bord d'une gabarre, qu'ils allaient dans la nuit, saborder au milieu de la Loire. 
De cette noyade, seulement quatre prêtres réussirent à rejoindre la berge, dont Julien Landeau qui, avec l'aide de quelques pêcheurs parvint à échapper à ses bourreaux.