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original n° 2
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Bras de St Lyphard Authenticité de cette relique. Rapport à Monseigneur. Procès verbal de la première séance (18 Novembre 1854) Nous soussigné, prêtre, Secrétaire à l'Evêché de Nantes, commis par Mgr l'Evêque du diocèse à l'effet de recueillir la preuve d'authenticité d'une relique insigne qu'on suppose être le bras de St Lyphard. Nous sommes transportés ce jour, 18ème de Novembre de l'année 1854, chez Mr. Evellin, bijoutier à Nantes et avons procédé en sa présence et avec son concours à l'ouverture du reliquaire contenant la sus dite relique. Ce reliquaire consistant en un avant bras et une main d'argent, laissait voir dans une cavité oblongue, pratiquée dans le sens du bras, et fermée par un verre, un ossement de couleur noirâtre, long d'environ 20 centimètres. M. Evellin a reconnu tout d'abord, à la vue du reliquaire, qu'il devait remonter à une époque fort reculée, antérieure peut-être au 13ème siècle, puis ayant retiré le verre et inspecté la cavité, il a remarqué: 1° qu'elle était exactement de la forme et de la longueur demandées par l'ossement, 2° qu'elle était garnie d'une étoffe de soie, extrêmement forte, telle qu'il ne s'en fabrique plus depuis long temps. Après ces premières observations, Mr Evellin a ouvert le reliquaire; à la main, et à l'autre extrémité du bras, il a constaté ainsi que nous qu'il ne renfermait rien autre chose que du bois destiné à lui donner et conserver sa forme. En foi de quoi nous avons signé le présent procès verbal. Procès verbal de la seconde séance (30 Novembre 1854) Le 30 Novembre 1854, Monseigneur l'Evêque présent, Mr le Docteur Padiolleau a examiné l'ossement renfermé dans le reliquaire décrit plus haut et a déclaré que cet ossement (s'il était humain, ce qu'il ne croyait pas possible d'affirmer avec une pleine certitude) était selon toute apparence l'un des deux os de l'avant bras, celui que l'on appelle radius. En foi de quoi nous avons signé. M. le Docteur Legouais a déclaré quelques temps après en présence de M. l'abbé Lefort, chanoine, secrétaire de l'évêché que c'était bien l'un des deux os de l'avant bras, et selon lui, la partie moyenne de l'humérus. Procès verbal de la 3ème séance Le _ 1856) l'an 1856, le du mois de. Nous soussignés, chargés par Monseigneur d'examiner les pièces relatives à témoignages, constatant l'authenticité de la relique de St Lyphard, avons pris lecture d'un rapport adressé par M. le curé de St Lyphard à Sa Grandeur (vers la fin de l'année 1853); et nous y avons remarqué, entre autre, les déclarations suivantes: 1° Que M. Valgalier, vicaire-général du diocèse d'Orléans ayant bien voulu ouvrir la châsse de St Lyphard qui est conservée dans l'église de Meung, a constaté à l'aide des procès-verbaux enfermés dans la dite châsse et des inscriptions apposées sur chaque relique, l'absence de deux bras. 2° Que Mr Geoffroy faisant actuellement la fonction de vicaire à Saillé, a toujours exposé à la vénération des fidèles la relique de St Lyphard, dont il s'agit, pendant qu'il était curé de St Lyphard, c'est à dire pendant et qu'il a cessé seulement en 184 pour se conformer à l'ordonnance de Mgr de Hercé qui défendait l'exposition de reliques privées d'authenticité. 3° Qu'au dire des anciens de la paroisse, la relique de St Lyphard renfermée dans le bras d'argent qui a été mis à la disposition de Mgr l'Évêque a été de tout temps, à leur connaissance, exposée à la vénération des fidèles, soit avant la révolution, soit depuis. 4° Que, d'après une tradition reçue dans le pays, cette relique est venue d'une communauté de religieux qui existait autrefois dans les environs du bourg, à l'endroit où l'on voit encore une pierre dite la Roche aux moines. en foi de quoi nous avons signé. Relique, suite de 1854 Monseigneur, Vous nous avez fait l'honneur de nous désigner à l'effet d'examiner le caractère d'authenticité d'une relique qu'on suppose être le bras de St Lyphard, abbé, mort sur le territoire d'Orléans vers le milieu du sixième siècle. Nous venons rendre compte à Votre Grandeur du résultat de notre examen, avec regret de n'avoir pu le faire plus tôt. L'ossement dont il s'agit est renfermé dans un reliquaire qui a la forme d'un avant-bras et d'une main d'argent. Il est d'une couleur noirâtre et long d'environ 20 centimètres. Il repose dans une cavité oblongue, garnie d'une étoffe de soie bleue pratiquée dans le sens du bras et enfermée sur le devant par un verre. Nous n'avons trouvé dans le reliquaire aucun sceau épiscopal aucune pièce qui puisse certifier, d'une manière positive, l'authenticité de la relique. Mais à défaut de ces garanties que l'on a coutume d'exiger, nous avons remarqué plusieurs circonstances qui semblent devoir donner une certitude morale de l'identité du bras de St Lyphard. Votre Grandeur, Monseigneur pourra en juger: Ainsi qu'il résulte du procès verbal annexé au présent rapport: 1°- D'après M. Evellin, orfèvre, le reliquaire est d'une forme très ancienne et doit remonter à une époque fort reculée, antérieure peut-être au 13ème siècle. 2°- La cavité pratiquée dans le reliquaire est exactement de la forme et de la longueur demandée par l'ossement. 3°- L'étoffe de soie qui garnit cette cavité est également d'une fabrique très ancienne. 4°- Au jugement de M. le Docteur Padioleau, l'ossement renfermé dans le reliquaire est très probablement l'un des deux os de l'avant bras, celui que l'on nomme radius .x x M. le docteur Legouais pense que c'est plutôt la partie moyenne de l'humérus 5°- M. le Vicaire général d'Orléans qui a ouvert la châsse de St Lyphard y a constaté l'absence des deux bras. 6°- un témoin digne de foi M. Geffroy, ancien curé de la paroisse de St Lyphard déclare avoir exposé pendant .ans le reliquaire en question, à la vénération des fidèles et la personne la plus âgée de la même paroisse attestent qu'ils ont toujours vu exposer ce reliquaire dans la forme qu'il a conservée. En présence de ces faits qui s'harmonisent si bien et qui se confirment les uns les autres, nous vous prions Monseigneur, si ces témoignages vous paraissent suffisants de vouloir bien vous prononcer sur l'identité l'authenticité de la relique du bras de St Lyphard, de délivrer un titre qui constate la reconnaissance et de permettre l'exposition de la dite relique qu'elle soit exposée à la vénération des fidèles. Daignez agréer Monseigneur, l'hommage du profond respect et de la filiale vénération avec laquelle nous sommes de Votre Grandeur, les très humbles et très obéissant serviteurs. Source: Archives diocésaines de Nantes