Monsieur Pierre LITOUX qui fut Maire de St Lyphard de 1929 à 1977 dirigeait un groupe de résistants.


Comme le confirme un écrit du Colonel de LAUWE, chef départemental F.F.I., c'est lui qui était devenu pendant «La Poche» son représentant légal, avec pour charge de diriger et de coordonner l'action des groupes locaux de résistance


Pierre LITOUX ne revendique pas d'actions héroïques. Notre consigne était d'ailleurs d'éviter tout acte pouvant entraîner des représailles sur la population civile , une résistance banale disait-il…


Pas si banale si l'on énumère tous les faits de résistance accomplis durant cette période: «La plus importante de notre tâche était le renseignement sur les mouvements des troupes, les dispositifs d'armements et l'activité de la base sous-marine»


Un Lyphardais , éclusier à St Nazaire lui rendait compte régulièrement de tous les passages de bateaux et sous –marins. Tous ces renseignements étaient retransmis à Nantes , la plupart de temps par les passeurs de Loire dont le plus célèbre était Arsène SETTIER «avec qui j'ai passé la ligne deux fois par la Loire et deux fois par Bouvron»


Pierre LITOUX avait reçu la visite de Jean de NEYMAN peu avant son arrestation «Je lui avais déconseillé d'entreprendre une action violente. J'étais d'accord pour berner l'occupant mais pas pour l'attaquer de face, nous n'en avions pas les moyens»


«Nous aidions beaucoup de déserteurs allemands, c'étaient des colis encombrants.. Jean LEGUEN, un compagnon de St Lyphard s'en chargeait. C'était un gars sûr et qui avait du culot ! !»


Le Maire de St Lyphard qui était également secrétaire du Syndicat des producteurs de lait dut également subvenir aux besoins des réfugiés venus chercher un abri dans sa commune «J'avais donné un mot d'ordre aux commerçants pour qu'ils viennent en aide aux plus démunis»

«J'étais relativement bien respecté par l'occupant et mes fonctions me permettaient de circuler avec ma Renault transformée en camionnette. Cette voiture que les Allemands m'ont réquisitionnée mais qui durent me la rendre faute d'avoir su la faire marcher»


Extraits de La Tribune du 9 Mai 1985